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FAMILLE DIDOT
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On doit aux Didot, célèbre famille d'imprimeurs, originaire de Lorraine, de nombreuses innovations dans la typographie et les industries qui s'y rattachent.
Né et mort à Paris, François Didot (1689-1757) est, en 1698, apprenti chez le libraire-imprimeur André Pralard. Reçu libraire en 1713, il acquiert en 1754 l'imprimerie de la veuve Simon. Parmi ses éditions, on remarque l'Histoire générale des voyages de l'abbé Prévost.
François-Ambroise Didot (1730-1804), fils aîné de François, naît et meurt à Paris. Libraire en 1753, il reçoit l'imprimerie de son père en 1757 et met au point plusieurs innovations techniques : les célèbres caractères Didot qu'il dessine et fait graver par Pierre-Louis Wafflard et son fils Firmin, la presse à un coup qui augmente le rendement des imprimeurs, le point typographique qui régularise la mesure des caractères, le papier vélin (sans vergeures ni pontuseaux) qu'il fait exécuter à Annonay par les Johannot (1780). Sa production comprend notamment une collection d'ouvrages imprimés aux frais du comte d'Artois et une collection de classiques destinée à l'éducation du Dauphin. Il se retire en 1789.
Pierre-François Didot (1731-1795), second fils de François, né et mort à Paris, reprend la librairie de son père en 1757, son frère ayant reçu l'imprimerie. Mais, en 1777, il acquiert l'imprimerie de Philippe Vincent, s'occupe aussi de gravure et de fonte des caractères et, en 1789, achète la papeterie d'Essonnes à laquelle il associe son gendre, Bernardin de Saint-Pierre. Trois de ses fils travaillèrent dans l'industrie du livre, mais aucun n'eut de descendant typographe : Henri (1765-1852), graveur et fondeur de caractères, Léger (1767-1829), qui développe la papeterie d'Essonnes où son contremaître, Louis-Nicolas Robert, invente la première machine à fabriquer le papier continu (1798), Pierre-Nicolas-Firmin qui reprend l'imprimerie de son père en 1795.
Pierre Didot (1761-1853), le fils aîné de François-Ambroise, lui succède en 1789. Autorisé à installer ses presses au Louvre dans l'ancien local de l'Imprimerie royale, il y exécute de 1798 à 1801 des éditions infolio d'une qualité remarquable, notamment un Virgile (1798), un Horace (1799) et un Racine (1801) illustrés par les meilleurs artistes du temps. Il utilise les caractères de son frère Firmin, puis les fait perfectionner par Vibert. Son fils Jules (1794-1871), qui lui succède en 1822, transporte son imprimerie et sa fonderie à Bruxelles en 1830, et les vend au gouvernement belge pour constituer l'Imprimerie royale ; revenu à Paris, il monte une nouvelle imprimerie, mais il perd la raison en 1838 et son matériel est vendu.
Firmin Didot (1764-1836), second fils de François-Ambroise, né à Paris et mort au Mesnil-sur-l'Estrée, reprend en 1789 la fonderie de son père où il perfectionne et augmente la variété des caractères. Il invente la stéréotypie (brevet en 1797), procédé de clichage qui permet une conservation facile des formes typographiques, et l'applique à l'édition d'une série de classiques à bon marché. Son établissement du Mesnil-sur-l'Estrée (Eure), complété par une fabrique de papier mécanique, réunit toutes les branches de l'art typographique. À cela s'ajoutent des activités littéraires (études, théâtre, traductions), bibliophiliques (sa belle bibliothèque est dispersée en 1811) et politiques (il sera député de l'Eure de 1827 à sa mort). Ses descendants ont été autorisés à faire précéder leur nom patronymique de celui de Firmin. En 1827, son fils aîné, Ambroise (1790-1876), reprend l'imprimerie ; on lui doit la refonte du Thesaurus graecae linguae d'Henri Estienne et du Glossarium de Du Cange, et l'entreprise de la Bibliothèque des auteurs grecs ; il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1872. Le fils cadet de Firmin, Hyacinthe (1794-1880), dirige la papeterie du Mesnil.
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